Les élèves faisaient irruptions plus ou moins brutalement dans la salle de cours. Histoire cette fois ci, j’espérait que je n’allait pas tomber sur un sujet que j’aurais déjà vu à Phoenix. J’ai horreur des déjà vu, que ce soit une impression, une sensation ou une réalité d’ailleurs. J’était installée au fond de la salle, côté fenêtre, au moins les autres ne pourraient pas se retourner sans cesse sous peine de se faire attraper par le prof. Enfin un moment de répit qui se profilait à l’horizon! Et pourtant je sentait le poids de l’angoisse dans le fin fond de mon estomac. Si lourd qu’il m’était totalement impossible de regarder qui que se soit dans les yeux. Je me repliai sur ma table et mettait mes cheveux de chaque cote de mon visage de façon à le cacher. Mes bras repliés autour de mes épaules comme pour m’ auto-protéger. Observant le plus discrètement possible toutes ces nouveaux adolescents qui m’entouraient, sans pour autant espérer passer inaperçu avec ma ruse des cheveux. La pièce était banale, une salle de cours d’histoire, juste un peu plus retro que celle de Phoenix, les cartes plus jaunies , les tables bien plus emplies de graffitis, une odeur de poussière plus importante. Petits détails qui me ramenaient vite à l’esprit la distance me séparant d’une vrai ville, grande et pleine de modernité.
L’arrivée de deux jeunes gens me sortit de mes réflexions. La jeune femme si pleine de grâce semblait danser au lieu de marcher, le jeune homme me parût plus renfermé. Tous deux d’une beauté si incroyable! Je n’arrivait plus à détacher mon regard de leur corps, les détaillant autant qu’il m’en était possible. Oubliant les regards des autres, et les bonnes manières, mon cerveau m’ordonnait de cesser mon inquisition mais mes yeux eux ne pouvaient s’en empêcher. Soudain le garçon me regarda, le rouge me monta aux joue d’un seul coup, son regard si intense me fit détourner les yeux en direction du tableau. Je tentait de me calmer autant que possible, mon cœur s’était emballé au moment ou mes yeux croisèrent les siens, manquant un battement j’en était sure. Le professeur s’apprêtait écrire le sujet du jour. Je l’observait tout en me promettant de découvrir qui étaient ces jeunes. Quelque chose en eux me paraissait si attirant, la simple pensée me fît frissonner, frissonner de plaisir et d’excitation. Le tableau affichait maintenant le titre d’aujourd’hui: La guerre de Sécession. Je ressentit comme un mal être soudain, mon regard se reporta instinctivement sur le couple. Le garçon afficha un air déchiré par la douleur, terriblement crispé ses points semblaient sur le point de s’enfoncer dans la table. La jeune femme d’une main douce et pleine d’amour l’aida à se détendre. Je ne pût m’empecher d’avoir mal pour lui et de me detendre à la vue du sourire de la demoiselle, comme lui. Il était évident qu’un grand amour les unissaient, un de ces amours fusionnel, passionnel et tellement évident. L ‘adolescent me regarda de nouveau, je ne baissait pas mon regard soudain surpris par la profondeur de ses yeux. Ils semblaient avoir vu tant de choses malgré son si jeune âge, cela me troubla. Un accès de panique traversa ces prunelles d’une couleur de miel, puis de nouveau la douleur et enfin l’inquiétude. Une inquiétude que j’avais l’air de lui insuffler, ma respiration se fît quelque peu plus difficile alors que le cour commençai, tandis qu‘il me scrutait comme si il cherchait à savoir ce que je pensait. Sa compagne lui donna un coup de coude et lui murmura quelque chose à l‘oreille, ses lèvres bougèrent si vite! Lorsque la voix rauque et puissante de notre prof se fît entendre, l’atmosphère se détendit brusquement. Mes yeux virevoltèrent du tableau à la table ou était installé le couple. Ils avaient beau être de dos à moi, j’avais l’impression qu’il me surveillaient, me scrutaient. Cependant pas de la même façon que le faisaient les autres élèves qui rencontraient une nouvelle, pourquoi? Ce constat ne fît qu’amplifier mon désir de savoir qui ils étaient. Une curiosité que je ne me connaissait pas s’empara peu à peu de moi, parcourant mes veines et s’enfonçant dans mon cerveau ou mes neurones se trouvaient en ébullition, une ébullition sereine comme forcés à se calmer. Un seul mot se répercutait tel un écho dans ma tête: étrange.

Il me souriait, timidement je tenta de lui renvoyer un sourire. Puis il se détourna, croisant au passage le regard de sa bien aimée. Un échange bref mais un échange tous de même! Moi Isabella Swan, je venait d’établir un premier contact avec un adolescent du compté de Forks. Outre la surprise de ce fait établi, j’étais fière de moi! Puis ce fût l’étonnement qui s’empara de moi, depuis quand les gens s’intéressait à moi? Oui je savais que ce sourire était pas juste fait de politesse, ce jeune homme m’était totalement inconnu et pourtant j’avais l’impression de partager quelque chose avec lui. Cette douleur qui s’affichait sur son si beau visage depuis le début du cour, je la reconnaissait, je la sentait, je savait ce qu’il vivait mais pas pourquoi. De plus, mon instinct qui jusqu’à aujourd’hui ne m’avait jamais trompé me hurlait que cette impression de partage était réciproque. Plutôt étrange d’ailleurs car de prime a bord, cet inconnu semblait terriblement réservé, replié sur lui-même, je dirait même torturé. Seule sa compagne semblait arrivée à le calmer, je remarquait d’ailleurs qu’elle ne lâchait pas sa main. Tous deux avaient la peau très blanche, elle avait l’air si douce. J’entrepris d’attraper mon stylo et de griffonner quelques notes sur le sujet du jour. Jettant un coup d’œil rapide à leur table je pût constater qu’il ne faisaient qu’écouter, je ne voyait pas l’ombre d’un stylo sur leur table. Des petits génies, voila ce qu’ils étaient, cela expliquerait certaines choses! Ma main tremblait, je ne savait pas pourquoi et ne m’y attardait d’ailleurs pas. Les tourtereaux me semblaient tellement plus intéressant! J’eux l’impression de ,voir une auréole autour des deux êtres, je rigolait intérieurement à cette illusion. Décidément Forks avait pas de bons effet sur moi, avec ma chance demain j’aurais des plaques de bouton sur tous le corps, allergique à Forks! Cette foi j’eut du mal à contenir mon rire, mais d’où me venait cette soudaine envie de rire?! Je cachait ma bouche avec ma main et releva le tête afin de respirer correctement et retrouver ainsi mon sérieux, Monsieur Williams faisait les cent pas sur l’estrade, rabâchant son cour, quel ennui! La seul chose que me permis ce début de cour ce fût de m’entêter encore plus dans l’idée de découvrir qui étaient mon nouveau camarade et sa petite amie. je sursottait en m’apercevant qu’elle me regardait, comme si elle avait deviner mes intentions, sont regard était emprunt de plusieurs émotions, elle haussa les épaules et se détourna lorsque Monsieur Williams l’appela: « Alice », au moins je connaissait un de leur prénom. Je la vit presser la main de son amant un peu plus juste une bref seconde, il me regarda en coin et plongea son regard sur les pages de son livre.

L’air de la classe était très humide, une moiteur qui précède bien souvent un orage puissant. Rien de bien étonnant ici! Alice et son amant observaient, non guettaient les nuages en souriant. Je regardait par la fenêtre et aperçue un nuage énorme et noir, confirmant l’arrivée d’un orage de grande envergure. Je ne compris pas leur sourire ce qui ne fît qu’accroître ma curiosité. En revanche je ressentit leur excitation grandissante qu’ils tentaient de cacher d’ailleurs. Personnes appart moi n’eut l’air de le remarquer. Des murmures derrière moi attirèrent mon attention, l’uns des élèves avait son regard braqué sur moi. Il me fît un signe de la main que je lui rendit sans conviction. Je ne voulait pas trop attirer la sympathie, la solitude était la seule amie que je désirai. J’essayait de faire abstraction des ricanements dans mon dos et me concentrait sur le tableau qui n‘affichait toujours que le titre du sujet du jour. Soudain, je me demandais si, comme avec maman, Charlie et moi allions nous raconter nos journées pendant le diner. Bien que je savait que Charlie se garderait de me raconter les épisodes trop « flippant » de son métier Monsieur Williams poursuivait son cour en arpentant l’estrade de long en large quand soudain il posa son regard sur moi. Le bien être que j’avais ressentit quelques minutes plutôt s’évapora en une fraction de seconde. Mon estomac se noua et j’eut l’impression que mes intestins se vrillaient sur eux même! Saisie par l’angoisse je me mit à tirer nerveusement sur les manches de mon t-shirt. Je pensais être passée au travers du rituel de la présentation face aux élèves mais de toute évidence Monsieur Histoire venait d’avoir un éclair de rappel!Il fallait que je reprenne mon calme mais je sentit que les regards se tournaient vers moi un par un. Les chaises grinçaient au fur et à mesure que leurs occupant se retournaient, des murmures montèrent de tous les côtés. Je me sentit prise au piège, à présent seul deux personnes ne me regardaient pas, Alice et son fiancé.Monsieur Williams émis un bruit rauque avec sa gorge et s’approcha de ma table.

Mon regard se posa sur l’intriguant jeune homme, sans que j’en sache la raison. Mon instinct me disait de faire ainsi, me hurlait de lui faire confiance pour cette foi. Cela m’était si dur, je n’avais jamais fait confiance à grand monde et encore moins à un adolescent! Pourtant j’avais tellement envie de me laisser aller à ce luxe. Mon angoisse se dissipait doucement alors que je remarquait son regard passant de Monsieur Williams à ma petite personne. A quoi pensait-il? Et pourquoi cet intérêt pour moi? Sa compagne, Alice semblait s’agiter, si calme quelques secondes avant, elle devint nerveuse et anxieuse. Je remarquait le regard dur qu’elle posait sur lui, elle lui dit quelque chose. Mon dieu et si elle était jalouse! Elle était surement entrain de lui demander de ne pas se mêler de mes affaires. Mes affaires qui étaient entrain de se rapprocher dangereusement de ma table. Puis d’un seul coup, plus rien hormis un sentiment de bien être total, un calme dépassant l’entendement et une voie. Sa voie, il était entrain de me sauver la mise!

Monsieur Williams ne résista pas à la détresse de son élève, ou à son sourire et fît demi tour en commençant ces explications. Bizarrement je compris de suite qu’il connaissait parfaitement le réponse à ca question. Jasper, voila un prénom hors de notre époque, me lançait un sourire auquel je répondis avec sincérité et emplis de remerciements. A peine remise de mes émotions, j’entendis le groupe de derrière exprimer leur ressentit:

Leur ton si étonné, curieux et soupçonneux me déconcerta. De toute évidence la participations de Jasper était inhabituelle. Je preferais mettre cela de côté, en moins d’une heure j’avais appris leur prénoms et son nom de famille. Il ne me restais plus qu’à le remercier.

Jasper se retourna brusquement sur sa chaise lançant un regard des plus glacial au groupe de derrière! Je savait que cela ne m’étais pas adressé et pourtant j’étais parcouru de frissons si intense, mon sang se glaça sous l’intensité et la noirceur de ses pupilles.Les murmures cessèrent immédiatement, on aurait pût entendre une mouche voler! Et aussi élégamment qu’il s’étais retourné, il se remis en place entamant une conversation avec Alice, toujours aussi angoissée et un peu agacée d‘ailleurs. Je remarquais à ce moment le bracelet de Jasper ainsi que le collier d’Alice. Leur bijoux arboraient la même armoirie, ce qui laissait à penser qu’ils étaient de la même famille. Voila qui était étrange je ne voyait aucune alliance à leur doigts et pourtant j’étais persuadée qu’ils étaient en couple! Leur famille devait être connue et avoir un passé important pour posséder un tel insigne. De ma place je distinguait un lion sur le bijoux de forme ovale. Au final cela me paraissait évident, des personnes aussi gracieuses et belles ne pouvaient être que nobles. Alice fît un signe de tête à Jasper que j’interprétais comme un non, dans la foulée le jeune homme parût soulagé et plus sur de lui. Des changements de comportement si discret que j’avais l’impression d’être la seule à les remarquer, comme si j’étais proche d’eux avant même de les connaitre! Cette sensation ne m’était pas inconnue et pourtant je n’arrivait pas à savoir d’où elle me venait. Tous mes sens en éveil, je tentais de me remémorer le moment ou pour la première foi j’avais ressentie cela mais sans succès. Cependant une constatation me frappa de plein fouet ce qui me fît sourire: finalement la vie à Forks était peut être moins désespérante que je ne l’avait envisager. Il me restait environ une demi heure pour savoir de quelle façon j’allais bien pouvoir aborder le couple. Un sacré problème pour moi puisque je n’avait jusqu’alors jamais liée de liens avec autrui, en tous cas de moi-même. Pourtant je savais que je devais les approcher, j’étais comme obnubilée, envoutée.

La sonnerie retentit, tous les élèves se levèrent dans une précipitation inattendue. Ne prenant même pas la peine de ranger leur affaires dans leur sac! Les habitants d'une ville stoppée dans le temps courraient après celui-ci! J’entreprit de ranger mes livres, tout en le faisant je levait le regard vers la table d’Alice et Jasper, ils s’échangèrent quelques mots, un regard lourd de sens et sortirent tous deux mains dans la mains sous les regard interloqués, curieux et parfois inquiets des autres élèves. Jasper s’emblait à la fois surpris, tendu mais cependant heureux. Le cour était passé si vite et je n’avait toujours pas trouver de quelle façon je pouvait lier contact avec eux. Mes réflexions surement ralentit par ce sentiment de peur que je ressentait au profond de moi: faire un pas vers une relation qui deviendrait peut être amicale revenait à me mettre en danger. J’allais devoir parler de moi, me livrer et je n’était pas douée pour ce genre d’exercice. C’est surement pour cela que je trouvais la vie avec Charlie aussi simple. Lui et moi étions des solitaires. Je fermais mon sac et me dirigeait vers la sortie, tête à demi baissée pour éviter toutes approches de mes camarades avides de questions, assoiffés de curiosité. En m’approchant de la porte je vit Jasper, seul, il attendait, en regardant Alice s’éloigner.

Suite dans le couloir